itineraire mis-a-jour le 25/12/2011, 26 100 km parcourus

dimanche 2 octobre 2011

01/10/2011 Vers l'Iran

Entre l'Ouzbékistan et l'Iran, il y a 450 km à parcourir dans le désert de Karakum et sur des plaines arides. C'est le Turkménistan, le dernier pays d'Asie centrale à franchir. Si vous n'avez jamais croisé personne qui avait passé ses vacances au Turkménistan, ce n'est pas surprenant. Le pays est pratiquement fermé aux étrangers.

Pour y pénétrer, il faut faire beaucoup de paperasse et s'armer de patience en espérant que peut-être. éventuellement. on vous donnera un visa de transit de cinq jours (oubliez tout de suite le visa de tourisme). Cinq jours, cela paraît limite pour traverser le pays en vélo mais qu'arrive-t-il lorsque vous êtes Canadiens et qu'on vous donne trois jours à la place? Pour une fois, les Canadiens font l'objet de discrimination. Nous étions allés tous ensemble à l'ambassade turkmen à Dushambe (3 suisses, 1 francais et nous 2 canadiens). Tout le monde est sorti avec un visa de 5 jours en poche sauf nous. Bref, nous avons 72 heures pour traverser le pays, soit 150 km par jour. En considérant les heures d'ouverture des frontières et le chaos qui règne à la frontière Turkmen-Ouzbek principalement causé par le trafic de cigarettes très lucratif (50 cents par paquet en Ouzbékistan, 8$ au Turkménistan), cela nous laisse encore moins de temps. Certains l'auraient fait mais nous nous sommes trop paresseux. On décide de prendre un train entre Turkmenabat et Mary, ce qui nous sauve des 220 km dans le desert de Karakum.

Le plan était bon, même qu'on arrive à la gare de Turkmenabat à temps pour le train de 14h30. Sauf que finalement, on ne peut pas mettre nos vélos dans ce train et devons attendre celui de 19h qui arrivera finalement à quai seulement à 20h et qui prendra une heure et demie de plus que prévu pour se rendre à Mary. En sortant nos vélos du wagon, je jette un coup d'oeil à ma montre. Il est 1h30 du matin et nous devons encore sortir de Mary et trouver un endroit pour camper. Et devinez quoi! Demain, on doit rouler au moins 120 km si on veut respecter notre échéancier serré.

  "Une perle à la gare de Turkmenabat qui nous a beaucoup aidé en plus de nous mettre à l'aise pendant l'attente du train, chaises, fruits, thé, nan..."

Je chiale et  je chiale mais finalement c'était quand même le bon plan. On arrive à la frontière iranienne à midi le troisième jour, pas de stress. Du côté Turkmen, j'enfile des pantalons et Amélie met son voile. C'est vrai, nous arrivons en Iran. On franchit un petit pont et un garde iranien, mitraillette à l'epaule, ouvre grands ses bras et nous lance un "Welcome in Iran!", un grand sourire aux lèvres. 

24/09/2011 La main au coeur


Lorsqu'ils vous offrent un repas, vous passent la théière ou vous disent simplement au revoir, les Ouzbeks mettent la main au coeur et incline la tête comme pour dire: "C'était un plaisir et un honneur de vous rencontrer". C'est un peu déstabilisant au début mais on s'y fait et on apprend à faire pareil. Ce petit geste, c'est une goutte d'eau dans la rivière de générosité et d'hospitalité sur laquelle nous avons vogué tout au long de notre passage en Ouzbékistan. Pendant les 4 premiers jours, nous n'avons pas réussi à payer un seul repas au restaurant: les clients se précipitaient pour payer à notre place lorsque ce n'est pas le patron lui-même qui ouvrait les mains en disant "Nada" avant d'incliner la tête, la main au coeur.

"Les patrons d'un resto"

Sur la route, on nous offrait constamment des trucs. Les hommes, les femmes et les enfants nous arrêtaient pour nous serrer la main et prendre une photo. Une fois, un camion m'a klaxonné avec persistance avant de me frôler, faire une queue de poisson et m'obliger à freiner. Deux gars sont sortis du véhicule avec une grosse caisse de tomates dans les bras. Ils ont fait tout ce bazar pour me donner quelques tomates et me serrer la main.

"Des mécaniciens qui ont passé une heure à m'aider à réparer mon vélo en refusant d¨être payés"

"Des fermiers"

"Vendeuses de pommes sur la route"

"Un marché de tissus"

"Allez, prends ma place"

"Un petit cours d'anglais improvisé"

"Combien d'enfants as-tu?....Une question qui revient constamment"

Il ne faut pas avoir un grand sens de l'observaton pour réaliser que le coton occupe une place centrale dans la culture Ouzbek. Partout, on voit des champs, des tracteurs et des centres de collecte. Lorsque nous sommes passés, c'était la période de la récolte. Les écoles étaient fermées afin d'obliger les femmes et les enfants à retourner dans les champs.
"Photo pas très jolie mais montrant quand même la campagne Ouzbek et l'effort de travail nécessaire à la récolte du coton. Sur cette petite parcelle de terre, nous avons compté 53 travailleurs"


La disponibilité de la main-d'oeuvre bon marché, c'est le nerf de la guerre dans l'industrie du coton. Pas surprenant de retrouver aussi ce type d'agriculture en Chine, en Inde et sur une note plus historique, en Amérique esclavagiste du 18e siècle.

23/09/2011 Les dômes bleus

Les villes de Samarcande et Bukhara sont célèbres surtout pour leur architecture. C'est l'image classique d'Asie centrale, les dômes bleus dans le désert. Les mosquées, les medresas (écoles) et les minarets sont impressionnants bien que les reconstitutions massives et peu fidèles des ruines ainsi que la transformation des villes en parcs d'attraction pour touristes enlèvent un peu au charme. Voici quelques photos:

Samarcande



"Shad-I Zinda"



Bukhara

"Restauration bâclée"



 "Émile et Clément, des amis ausi en vélo"