itineraire mis-a-jour le 25/12/2011, 26 100 km parcourus

jeudi 26 mai 2011

12/05/11 Aux portes du Sichuan

En fait, il y a deux portes, comme un château bien gardé. Et comme tout bon château-fort qui se respecte, même si la porte des remparts peut être conquise, celle du bastion est pratiquement imprenable. Ces portes consistent en 2 montées de 30 km menant à des cols venteux et froids. Voici comment nous avons franchi ces deux obstacles afin de nous sortir du Yunnan et pointer nos guidons vers le Sichuan.

                                              "Stupa au centre du vieux Shangri-La"

La route que nous empruntons à la sortie de Shangri-La est mal indiquée, pleine de bosses et n'a qu'une seule voie. Elle ne ressemble définitivement pas à une route interprovinciale. La route s'engage dans une vallée dans laquelle les yaks nous regardent, perplexes.

Nous nous campons dans une vallée aux pieds d'une rivière. Des yaks énormes broutent autour de nous. Pour cette partie du voyage, les stations-service vont se faire très rares; alors, nous devons économiser notre brûleur en cuisinant sur le feu.

Au matin, la première montée nous attend.

"La route taillée dans le flanc gauche de la montagne"

"Au sommet, une forêt de pics rocheux nous fait face"
"La route zigzaguant entre les pics jusqu'au fond de la vallée"




Un moulin à prières tibétain.
Le ruisseau derrière est couvert de papiers de prières. L'eau coule dans le moulin, actionnant des palmes qui font, à leur tour, tourner un tambour en bois grincant. Les Tibétains s'aspergent de cette eau.




Tel que mentionné précédemment, la deuxième montée est un véritable calvaire. La chaussée asphaltée fait place à un chemin de roches et de sable. La route est tellement mauvaise qu'il est parfois plus rapide de marcher à côté de son vélo.


Les seuls véhicules que nous croisons sont d'énormes camions qui soulèvent le sol, nous ensevelissant dans la poussière. A chaque tournant, la route se transforme en trappes de sable de 1 pied de profondeur dans lesquelles nos roues s'enlisent à nous faire tomber.

"La route sur le flanc gauche avec un trace presque identique à la première montée"


Lorsqu'Amélie arrive au sommet (photo ci-dessous), il fait presque noir. Le vent est glacial et le col désertique. Pour ma part, j'attends déjà depuis une bonne demi-heure, caché dans un trou, vêtu de toute ma garde-robe disponible.


"Les banderoles tibétaines jonchant le sol au sommet du col. Surprenant quand même..."


"Voici le Sichuan de l'autre côté du col, notre route s'éloignant sur le flanc droit"


La route du côté sichuanais ne semble vraiment pas plus hospitalière que celle derrière nous. Morts de fatigue, nous nous réfugions en arrière d'un muret et y plantons notre tente. Mais aucune cachette ne semble convenable pour échapper aux vents ce soir-là, faisant danser notre feu à gauche puis à droite dans des mouvements incontrôlables. Nous nous réfugions dans la tente pour engouffrer notre repas. Toute la nuit, la tente est balayée par le vent et une grêle fine nous tombe dessus. J'écoute le bruit des grêlons qui bondissent sur la toile de la tente. Ils semblent nous souffler à l'oreille "Bienvenue au Sichuan".


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