Il y a certains endroits qui font rêver. Des endroits pour lesquels on fait des pieds et des mains pour s'y rendre. Et une fois rendus, peu importe la beauté qu'on a devant soi, on veut juste que s'en aller. Voilà ce qui décrit bien notre aventure au sommet d'Haizi Shan, un plateau rocailleux de 40 km de longueur, aride, venteux, froid, impressionnant, subjuguant de beauté et absolument hostile à l'être humain. Un endroit ou tous vos sentiments se mêlent. Une sorte de lutte entre l'extase et l'instinct de survie. Partir ou rester. Pour la première fois du voyage, Amélie a eu peur. Peur de ce paysage, peur que cela ne finisse jamais, peur de devoir camper là, peur de mourir de froid. Voici notre passage en sol hostile.
La journée commence bien. De Sangdui, nous voyons Kuluke Shan, étape difficile franchie la veille.
Nous nous engageons dans une vallée pour finalement déboucher sur le plateau d'Haizi Shan, jadis hôte d'un énorme glacier à 4 500 mètres d'altitude.
Morte de fatigue, Amélie doit s'arrêter. Ce soir, nous allons camper à 4 500 mètres et il va faire froid, très froid. On empile roches et morceaux de toundra sur la tente pour qu'elle conserve la chaleur. Au matin, les tomates, les oeufs et l'eau dans les bouteilles sont gelés. Pour faire la vaisselle du dejeuner, on doit casser le centimètre de glace qui s'est formé sur l'étang dans lequel j'avais puisé l'eau la veille.
"Notre tente étanchéisée, de la glace sur la toile"
L'aventure se poursuit en montant Tu'er Shan (4 696 m).
"La route laissée derrière nous"
Puis, on redescent dans des vallées sablonneuses à 4 000 m et broutées par les yaks.
Enfin, nous apercevons Litang au fond d'une vallée, notre objectif des 9 derniers jours. Étrange d'avoir tant convoité une ville affreuse de trois rues constamment prises d'assaut par les cowboys tibétains, les yaks et les cochons. Quand même, quelle aventure que ces 9 derniers jours. Les plus difficiles mais aussi les plus impressionnants de notre vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire