itineraire mis-a-jour le 25/12/2011, 26 100 km parcourus

lundi 6 juin 2011

05/06/11 Wolong et la route qui a tremblé

En quittant Rilong, la route monte spectaculairement jusqu'à un col situé à 4 500 m, surplombé par le mont Siguinian (6 250 m - deuxième plus haut sommet du Sichuan) et par de nombreux pics enneigés. Mais de tous ces merveilleux paysages, nous ne verrons absolument rien, pris dans des nuages qui se condensent littéralement sur nous.



Nous avons pris plus ou moins la bonne décision de commencer notre ascension en après-midi car nous atteignons le sommet à 20h00, dans la pénombre et les nuages. Il fait aussi super froid et on a les doigts et les pieds gelés. On essaie de descendre mais je vois même pas Amélie à 10 mètres de moi à cause du brouillard. On décide alors de camper au sommet. Une nuit insolite au cours de laquelle la tente est balayée par les nuages.


Au matin, on réalise que nous nous sommes abrités au pied d'un monument entouré de falaises  escarpées.


On voit toujours sous nos yeux rien d'autre qu'une valse de nuages avec un bout de montagne qui apparaît par-ci par-là. En descendant, la torture des mains et des pieds gelés recommence. On cherche à se réchauffer dans un camp d'ouvriers dans lequel la cuisinière essaie de me faire payer 50 yuans pour un bol de riz. Avec mon super mandarin, je lui fais comprendre que c'est la première personne en 3 mois en Chine qui essaie de m'escroquer. Elle me redonne mes 50 yuans et on se tire. En continuant la descente, les nuages retournent au-dessus de nos têtes au lieu d'être sous  nous. Les nuages et les montagnes semblent danser ensemble dans la vallée.





Notre passage dans la réserve nationale de Wolong (hôte de pandas) nous pousse à remettre en question la signification de "réserve" pour les Chinois. On y voit des camps de travailleurs, des mines à même les rivières et de grandes plantations de choux.

Pour sortir de la réserve, il faut traverser une route qui démontre bien les dommages subits lors du terrible tremblement de terre qui a frappé la région en 2008. Un peu partout, les falaises se sont affaissées dans la vallée, bloquant la route, détruisant les tunnels et obstruant la rivière au point de la faire déborder. C'est le chaos. On comprend maintenant pourquoi il y avait si peu de circulation dans la réserve et à l'approche de celle-ci.




Après 4 heures à pousser sur nos vélos, on arrive à Yinxiu, une ville située en plein sur l'épicentre du tremblement de terre de 2008.  Le gouvernement chinois a mis le paquet pour reconstruire et la ville est maintenant transformée en un parc d'attractions pour les chinois avec des bâtiments modernes et des autobus de touristes qui sillonnent les rues.



Le même scénario se répète sur la route vers Songpan. Falaises effondrées, cailloux de plusieurs mètres de diamètre logés au 2ième étage des maisons et villages flambant neufs aux maisons toutes identiques. On trouve aussi que les habitants sont aigris. Peut-être que la manne de touristes sur laquelle le gouvernement avait compté pour donner un second souffle à la région ne s'est jamais manifestée.

"Effondrement de l'autre côté de la rivière sous laquelle est ensevelie l'ancienne autoroute"

"La route vers Songpan, une ascension facile le long d'une rivière"

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