Nous avons travaillé dans les vergers pendant sept jours. En tout, nous avons cueilli 57 binnes de pommes, ce qui représente plus de 70 000 pommes. Assez pour remplir de pommes deux fois mon ancien apart à Montréal. Le travail est plutôt exigeant. On se lève tôt (vers 6h15), on cueille toute la journée dans nos échelles et on revient courbaturés à notre camp de réfugiés vers 18h.
Pour vous donner une idée, on cueille des pommes que l'on met dans des grands sacs de tissu accrochés à notre torse. Chaque sac, une fois rempli, pèse environ 40 livres et contient environ 50 pommes. Il faut en moyenne 25 sacs pour remplir une binne, ce qui nous fait gagner 20$. En général, il faut quatre pommiers pour une binne. Au bout du compte, ça fait beaucoup de monte-descend dans l'échelle.
Dans les vergers, on travaille avec Yoan et Émilie de Grenoble et Romain et Philippe de Toulouse. Ça fait du bien de voir des Français. On parle beaucoup. Surtout, on passe des heures à chiâler sur la bouffe du BC et à fantasmer sur les fromages (autre que les cheddars), vins, bières, cassoulets, saucissons et pains que l'on rêve de manger de retour chacun chez soi.
On travaille également avec plusieurs Panjabi, des gens très travaillants. Le gars assis sur le tracteur est le doyen de la famille. C'est un sikh avec un grand turban et une barbe énorme. Il ne parle pas un mot d'anglais, est incapable de faire des signes cohérents pour se faire comprendre et surtout, est un chauffeur exécrable. Il écrase nos bouteilles d'eau, emporte nos binnes à moitié pleines et fonce dans les échelles et les arbres (ce qui nous rend un peu nerveux). Une fois, il a foncé tellement fort dans un arbre que toutes les pommes en sont tombés. Des mexicains qui cueillaient juste à côté se sont tournés vers nous en riant et nous on dit "Santa-Claus" en faisant une petite danse à la latino.
On a aussi rencontré deux québécois assez âgés qui cueilllaient dans l'Okanagan depuis plus de 25 ans. J'ai un peu de difficulté à comprendre comment on peut rester aussi longtemps. A la longue, on a trouvé qu'il manquait de défi dans ce travail. Il me semble qu'après 25 ans, ça doit devenir vraiment blasant.
samedi 2 octobre 2010
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